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Tunis, 28 février 2023
Chers amis,
« Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné », c’était le cri du Christ en croix. Le Christ lui-même a eu peur et s’est senti abandonné, mais il ne nous a pas donné la réponse tout en acceptant la volonté de son Père.
Je me suis posé la même question depuis le commencement de la souffrance de nos frères et sœurs sub-sahariens qui vivent actuellement dans la peur dans ce pays qui les a accueillis, et où ils vivent. Moi non plus, humainement parlant, je n’ai pas de réponse précise à vos innombrables cris de douleurs qui me sont parvenus, sauf que de m’abandonner à la volonté de Dieu et appliquer les mots du Christ à mes frères et sœurs sub-sahariens : « Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que mes frères la boivent, que ta volonté soit faite ».
D’un côté, je ne puis rester dans l’indifférence devant tant de cris et de douleur, de l’autre côté, il y a le peu de marge d’agir que l’Église a dans cette période de douleur que nous vivons. D’un côté les cris de douleur et de l’autre coté la loi de l’État qu’il faut respecter. Cet embarras était la cause de mon retard à vous écrire et à vous exprimer ma proximité et ma prière avec chacun et chacune de vous.
Comme chrétiens qui vivons le Carême et nous préparons à vivre la semaine sainte, nous savons que le Christ s’est senti abandonné le « Vendredi Saint », mais sa douleur annonçait le jour de la Résurrection. Comme personnes humaines, nous pouvons dire le proverbe : « Il n’y a pas de nuit assez ténébreuse qui empêche la lumière de resplendir et le matin sera encore plus lumineux ».
Chers amis, que votre foi dans le Ressuscité vous soutienne avec l’assurance que nous ne serons pas abandonnés par celui qui a vaincu la mort avec sa résurrection.
Je remercie tous ceux qui sont venus et continue à venir à votre aide, Tunisiens ou pas.
Et puisque nous sommes en Carême, je supplie les prêtres, les religieux, les consacrés et tous les fidèles à faire un don en nature ou en espèces au profit des nécessités matérielles de nos frères et sœurs sub-sahariens. Vous êtes invités à les faire parvenir à la Prélature qui se chargera de les distribuer avec justice.
Que le Seigneur vous bénisse et que la Vierge vous protège avec son manteau maternel.
Abouna Ilario