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Vœux perpétuels du Frère Jairus à La Marsa
Saint Jean de la Croix disait que toutes les œuvres d’un religieux, dès le moment de sa profession, cessent d’être à lui pour appartenir à Dieu, à qui il fait l’offrande totale de tout son être et de tout son agir. L’acte de la profession religieuse est donc comparé aux holocaustes de l’Ancien Testament, sacrifices dans lesquels la victime entière était consommée : « la profession religieuse constitue un véritable holocauste de soi-même, vu qu’en vertu des vœux on donne à Dieu tout ce qui nous est propre, sans aucune réserve : par le vœu de chasteté, le bien propre du corps ; par le vœu de pauvreté, les choses extérieures ; et les biens de l’âme par le vœu d’obéissance » (Constitutions de l’Institut de Verbe Incarné, 51). C’est en raison de ce dévouement total que le Concile Vatican II a affirmé que la vie religieuse appartient intimement à la vie, à la sainteté et à la mission de l’Église (cf. Lumen gentium, 44). « Dans l’histoire » – enseignait saint Jean Paul II– « on pourra rencontrer par la suite des formes différentes, mais sans changement de la nature d’un choix qui s’exprime dans le radicalisme du don de soi par amour du Seigneur Jésus et, en lui, de chaque membre de la famille humaine. Le peuple chrétien continue d’avoir cette assurance, qui a animé d’innombrables personnes au cours des siècles, en sachant bien qu’il peut recevoir de l’apport de ces âmes généreuses le plus fort des soutiens dans son chemin vers la patrie du ciel » (Vita consecrata, 3). La vie religieuse présente, en ce sens, un aspect exemplaire pour tous les fidèles chrétiens, et devient même, en quelque sorte, prophétique pour tous les hommes de bonne volonté. Toute profession religieuse est un signe vivant de la consécration mutuelle du Christ à l’Église et de l’Église au Christ.
Par la grâce de Dieu, et je crois que c’est un motif de fête pour toute notre Eglise en Tunisie, un des membres du Monastère « Saint Charles de Foucauld », à La Marsa, a professé solennellement ses vœux religieux pour l'Institut du Verbe Incarné le 25 juillet passé. Il s’agit du frère Jairus Alico Santos, qui est arrivé dans notre monastère il y a six mois, en provenance du monastère de « Nuestra Señora de El Pueyo » en Espagne. Le frère Jairus est philippin et a un frère jumeau qui est prêtre, missionnaire à Hong Kong. Un 25 juillet, il a été baptisé il y a 30 ans. Il a donc choisi cette date pour faire sa profession, signifiant ainsi un autre aspect de la profession religieuse : celui d’être un second baptême. « La consécration par les trois vœux s’enracine dans la consécration baptismale dont elle est l’expression la plus parfaite, de sorte que celui qui se donne ainsi à Dieu porte à leur plus haut degré de perfection les exigences baptismales : par le baptême dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui (Rm 6,4) » (Constitutions, 49).
La célébration, qui s’est tenue dans l’église paroissiale de Saint Cyprien, avec l’aimable autorisation du Père Jawad, a compté sur la présence de religieux de huit congrégations masculines et féminines différentes présentes en Tunisie, ainsi que d’un groupe de fidèles laïcs et de membres de la communauté philippine en Tunisie. La chorale et les servants de messe de la Cathédrale ont contribué à embellir la liturgie. Il a été suivi d’un repas fraternel, où toutes les personnes présentes ont pu saluer le frère Jairus, comme une véritable famille.
Nous partageons avec tous cette grande joie, car nous comprenons que c’est une joie et un cadeau pour toute notre Eglise en Tunisie. Et nous demandons à tous leurs prières pour la fidélité de frère Jairus, et pour tous les moines de ce monastère.
Que Dieu vous bénisse.
P. Juan Manuel del Corazón de Jesús Rossi