19 avril 2024

Les pierres parlent Les portes s’ouvrent

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Le P. Silvano Zoccarato, prêtre du PIME qui a vécu longuement dans l’Afrique subsaharienne et en Algérie, a passé trois mois, de décembre 2021 à février 2022, à Tozeur, avec ses confrères Anand Talluri et Marco Monti.
Un livre a été tiré de son «  journal de voyage » : Mission Tunisie. Les pierres parlent Les portes s’ouvrent.
Le P. Silvano nous en offre quelques passages ; nous le remercions de son témoignage !

 Les pierres parlent Les portes s’ouvrent

J’étais passionné par les signes du passé de l’humanité tunisienne, qui en font maintenant un peuple chargé d’une mission.  Les différents peuples qui se sont succédés avaient chacun leur propre culture. On peut aujourd’hui parler d’une pensée berbère, romane,  juive, chrétienne, islamique... et on en garde les traces. En mettant les pieds en Tunisie, on peut être touristes, mais aussi pèlerins, ressentir les valeurs que ces pierres et ces lieux rappellent, revivre ensemble l’enseignement du chemin de l’histoire vers la fraternité universelle. Les chrétiens se souviendront que le christianisme s’est répandu en Occident grâce à la vitalité de la foi vécue auparavant en Afrique du Nord. Ils prieront avec émotion... en sentant proches les martyrs et les saints. Carthage était la deuxième Rome, la Tunisie son grenier ; le lien avec l’Italie est vif, en particulier avec la Sicile et la Sardaigne. Même Maria, la Bedda Matri de Trapani à La Goulette, près de Tunis, garde et protège encore sous son manteau la population de différentes cultures et religions.

Les portes, symbole d’un pays

Les visiteurs de la Tunisie ne peuvent pas ne pas être enchantés par la beauté de ses portes. Elles sont des livres qui montrent des symboles et font penser à l’âme de ce peuple, à son identité. Belles, colorées et pleines de sens. Traditionnellement, elles sont équipées de trois heurtoirs  de fer différents qui permettent, par leurs différents tons, de savoir qui est derrière la porte et de donner ainsi le bon accueil. L’anneau de gauche est réservé au mari, celui de droite aux étrangers, aux amis ou à la famille et enfin l’anneau le plus bas est celui pour les enfants.

Vie missionnaire

Noël avec Anand et Marc en jeu avec des jeunes autour d’un lac salé. Nous célébrons l’Eucharistie à 17h30. Ainsi se concrétise notre vie ici. Vie missionnaire qui s’approche au style de Jésus, qui s’adaptait aux lieux, dès son plus jeune âge, de la mangeoire au bord du lac, de Bethléem à Nazareth. Adaptation des temps, de la nuit de Bethléem au "troisième jour" de Pâques. Adaptation aux personnes, des bergers et des rois mages à la Samaritaine, à la Cananéenne. Adaptation de la nourriture, du lait maternel au poisson du lac et au pain azyme. Comme Jésus, le missionnaire aussi doit accepter de vivre en s’adaptant à tant de choses. Souvent le programme de la journée ne se fait pas comme on le voudrait. Aujourd’hui, Noël le long de la rive d’un lac salé du désert.
C’est ma méditation de Noël, que je complète par la lecture d’une déclaration de l’archevêque de Tunis : « Le dialogue de la vie quotidienne devient la meilleure voie pour accomplir les "œuvres de bien" et construire la paix en collaborant et en cheminant ensemble sur la même route pour construire ensemble des ponts de charité sans attendre la réciprocité".

À Carthage

On voit partout les vestiges de la grande ville : villas romaines, lieux de culte, de divertissement, de sport, de culture comme le Gymnase, la bibliothèque... J’ai consacré le temps que j’avais à visiter l’amphithéâtre, descendre dans les lieux des animaux féroces et des gladiateurs et prier dans la chapelle dédiée aux martyrs. Ensuite, le moment le plus intense a été quand je me suis approché de la plage et j’ai observé le point où saint Augustin a pris le bateau pour l’Italie et le lieu où Monica, « la mère de tant de larmes », a passé la nuit en prières.
Carthage occupe une place importante dans l’histoire du christianisme. Mgr Gourlot écrit dans le livre "Saints d’Afrique" : «Je ne crois pas qu’il y ait dans toute l’Afrique du Nord un lieu plus saint que l’amphithéâtre de Carthage, où de nombreux martyrs sont tombés. Leurs reliques ont été dispersées et nous ne savons plus où elles reposent, mais nous savons que dans cette arène le sol a bu leur sang. On pourrait - comme le faisait un pape au Colisée - rassembler une poignée de cette terre et dire : “Voici les reliques”».

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