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A ce jour, deux groupes de Partage existent sur la paroisse Saint Cyprien. Chacun rassemble entre 8 et 10 personnes.
Un groupe Partage, qu’est-ce que c’est ?
Les rencontres du groupe Partage sont inspirées de la spiritualité ignatienne, qui met un accent particulier sur la relecture de vie pour y reconnaître les traces de Dieu dans nos quotidiens. Cette spiritualité très incarnée invite ainsi à reconnaître ce pour quoi nous avons du goût et qui est porteur de vie pour nous. De ce fait, un groupe Partage n'est pas un groupe de copains, même si, bien sûr, l'amitié est possible entre les membres (!). Il s'agit, ensemble, d'échanger et de nous entraider à reconnaître et enraciner davantage nos chemins singuliers, chacun devenant le témoin attentif et heureux de la progression des autres.
Le but de ces groupes est ainsi de nous sentir peu à peu « compagnons », c’est-à-dire concernés par ce que vit chacun, de manière à nous porter les uns les autres, à nous aider à progresser aussi, chacun sur son chemin. C’est pourquoi il est aussi régulièrement rappelé que les partages ou les « interpellations » (questions ou réactions pendant le 2e tour de parole – cf. infra, le tableau « manière de faire ») ne sont ni des commentaires théologiques, ni des opinions, mais bien plutôt une expression de moments de vie relus pour tenter d’en discerner le sens spirituel, comprendre comment Dieu agit dans nos vies, en relisant les « motions »[1] que nous avons éprouvées dans ces moments (ou après), pour mieux comprendre ce qui nous fait vivre. Cela demande de parler en « je » - mais ce n’est pas un groupe psy !, et pas non plus un groupe de prière, même si celle-ci y a sa place.
[1] Une « motion » - un terme ignatien -, est ce qui nous met en mouvement, elle provoque un mouvement intérieur spirituel, par exemple paix soudaine après une rencontre, joie d’une lecture, d’un événement, sentiment de tristesse, etc.
Comment ces groupes sont-ils nés en Tunisie ?
Les groupes partage sont nés... de mon besoin d'échanger en profondeur avec d'autres, sur le mode des réunions de la Communauté Vie chrétienne (ignatienne) dont je fais partie à Paris. J'en ai parlé avec Cécile et nous nous sommes lancés, petit groupe de 6 personnes les premiers mois, qui s'est étoffé à la suite d'infos données à la fin d'une messe à St Cyprien.
Ils se sont formés d'abord par une sorte de cooptation (on en a parlé à quelques-uns susceptibles d'être intéressés), puis à la demande. Le bouche à oreille a fait naître d'autres demandes, et du coup on a créé un 2e groupe, le premier étant trop nombreux.
Les conditions pour participer : avoir le désir d'échanger avec d'autres sur des sujets qui nous touchent, dans un esprit de relecture (on parle en "je") et d'écoute mutuelle et bienveillante. Être capable, aussi, de respecter la structure des réunions (préparer, ne pas interrompre les autres). Et manifester son désir auprès de la responsable. Et après, on voit comment faire (créer d'autres groupes, étoffer ceux qui se dépeuplent du fait des départs...).
Comment ça marche ?
Les réunions se tiennent environ une fois par mois, soit dans une salle paroissiale soit chez l’un ou l’autre membre du groupe. Ils rassemblent dix personnes au maximum. Toutes font l’objet d’une préparation, et suivent un schéma structuré dans leur déroulement.
Cette structure n’est pas une contrainte, mais au contraire elle permet la liberté de parole et l’écoute « jusqu’au bout » de chacun.
Ainsi, pour que chacun trouve sa place dans le groupe et dispose d’un temps de parole qui lui permette d’exprimer des choses personnelles, une feuille de préparation est envoyée aux membres environ une semaine avant la date de la réunion, pour permettre à chacun d’avoir le temps d’y réfléchir.
Cette préparation est une aide précieuse : lorsqu’on a pris le temps de se poser, d’écrire, on est moins tenté de faire des disgressions, on va à l’essentiel pendant le temps de partage – laissant ainsi de l’espace aussi pour l’essentiel des autres.
La feuille de préparation est généralement rédigée par un ou deux membres (à tour de rôle).
Voici quelle est la structure des réunions :
Moment |
Manière de faire |
Temps imparti
(pour ne pas finir trop tard) |
Prière | A partir d’un texte (généralement tiré de la Bible) envoyé avec la feuille de préparation : chacun reprend un mot, une phrase, à partir de laquelle il peut (ou non, chacun est libre) dire brièvement une prière, ou en quelques mots pourquoi elle le rejoint personnellement.
Ce temps permet de se poser, d’enraciner la rencontre dans le Christ. |
20 mn |
1er tour : Partage | A partir des questions envoyées : partage de ce que chacun a préparé ; veiller à être concis pour que chacun ait un temps de parole ; on n’a pas besoin de tout dire, seulement ce qui est nécessaire à la compréhension des membres, ce qui n’empêche pas de parler de façon très personnelle – et chacun parle sans être interrompu.
Si des éclaircissements sont nécessaires pour certains, le 2e tour permettra de poser des questions. |
50 mn |
2e tour : « Interpel-lation » | A partir de ce qui a été entendu dans le premier tour - ce qui suppose écoute attentive et si possible quelques prises de notes, le cerveau est sélectif ! -, c’est le temps de la demande d’éclaircissements, de donner une parole d'encouragement ou un écho de son propre vécu... Ce deuxième temps n’est pas un temps de débat. Il est fécond s’il est vécu dans la confiance, le respect mutuel et la vérité. Il dit aux compagnons que leur parole a été entendue, et pour lui/elle, les réactions reçues peuvent aider à aller plus loin. |
20 à 30 mn |
Évaluation | Comment chacun a vécu la réunion, avec quoi il repart… (un mot, une phrase… il ne s’agit pas de refaire la réunion !) | 5 mn |
Agenda | Choix de la date suivante et des personnes qui préparent | 5 mn |
Ce cadre est là pour aider, notamment pour éviter que les réunions ne s’effilochent dans le temps ou dans des directions qui ne construisent pas le compagnonnage.
Si lors d’une rencontre un des membres du groupe a une question brûlante pour laquelle il/elle souhaite l’éclairage des autres, en vue d’une aide à un discernement personnel, l’ordre du jour peut, bien sûr, être bouleversé.
Bon chemin !
Dominique Schnäbele-Laurent
Etes-vous intéressé/e ? Adressez-vous à Sr Cécile Dilé, Paroisse de la Marsa.